Les serres
Dès le début il nous a paru incontournable d'installer des serres: si la permaculture est une culture permanente, c'est aussi dans le sens chronologique: il s'agit de faire le tour des saisons !
Evidemment, les cultures d'hiver sont bien moins vigoureuses, du fait du manque de chaleur (pas de chauffage chez nous) et de luminosité. Et nos récoltes de janvier-février sont quasi inexistantes. Pourtant il se passe des choses, en hiver: nos graines et plants installés à l'automne sont en attente des beaux jours et exploseront au printemps: salades, épinards, mâche, pois, fèves, et même pommes de terre, que nous enterrons en décembre pour une récolte primeur en avril-mai qui fait bien plaisir!
Les serres montrent ainsi leur efficacité à la mi-saison: à l'automne les tomates mûrissent jusqu'en novembre, les patates douces finissent de grossir, et les salades, mâches ou navets peuvent donner en deux mois. Au printemps, nous pouvons implanter les premières cultures en mars, récolter ce qui a été installé à l'automne, et surtout fabriquer de beaux plants sur la table à semis !
Et en été, nos serres sont tout aussi essentielles: elles fournissent la chaleur dont auront besoin les légumes du soleil pour se développer: tomates, concombres, aubergines, poivrons, melons, mais aussi patates douces. Et quand il fait trop chaud, pour les mois de juillet et août, nous les couvrons d'un voile d'ombrage qui évite les 50° qui grilleraient tout.
Nous avons 4 serres (achetées neuves aux Serres du Val de Loire) de 15 m de long pour 4 m de large. Orientées dans le sens de la pente, légèrement en travers de l'axe nord-sud. Elles s'ouvrent des deux côtés, les entrées les plus fréquentes se faisant au centre de l'installation, près du cabanon. En hiver les portes restent fermées, et nous devons les ouvrir à la manivelle. A la mi-saison, certaines périodes sont très chaudes en journée mais froides l'hiver: il faut alors ouvrir le matin et fermer le soir. Mais lorsqu'il fait entre 5 et 10° la nuit, nous laissons les serres constamment ouvertes. Le gain de chaleur durant la nuit est de toute façon négligeable.
Nous sommes en zone constructible: le PLU nous interdit de monter les serres au-delà de 1,80 m. Les nôtres sont données pour 2,50 m, hauteur minimale pour une serre...
Il nous a donc fallu imaginer, au moment de l'implantation, quelques astuces qui nous ont coûté bien des efforts:
- les arceaux sont enterrés à 80 cm de profondeur, dans des trous creusés à la tarrière
- pour se ménager des allées où les plus grands puissent tenir debout, il a fallu décaisser sur une trentaine de cm (ce que vous voyez ci-contre ne sont donc pas des buttes, mais correspondent au niveau initial du sol)
Toutes les serres sont organisées selon le même modèle, afin de faciliter les rotations : une planche centrale de 1,50 m, bordée de 2 allées de 40-50 cm, elles-mêmes bordées de deux petites planches de 60-70cm.
Nous avons ainsi tout le loisir de laisser se développer au centre les cultures volumineuses (tomates, pommes de terre), en laissant les côtés pour les plus petites plantes (aubergines, poivrons, oignons, salades, etc).
Et bien sûr, nous utilisons au maximum la 3e dimension pour mener des cultures verticales !
Pour contenir l'affaissement des planches, nous avons choisi de tresser un plessis avec des branches apportées par Clément.
L'effet esthétique est indéniable, mais le plessis prend un peu de place, les pieds se prennent volontiers dans les branches qui dépassent, et il faut très bien le fixer pour qu'il ne s'affaisse pas à son tour.
L'idéal aurait été de fixer des planches de maçonnerie retenues par des fers à béton, mais c'est plus onéreux...
Pièce maîtresse de nos serres, la table à semis (6 m de long sur 1,50 m de large) construite par Loïc nous est absolument indispensable:
- pour ranger notre bazar dessous, de façon plus ou moins discrète
- pour faire nos semis en godets, rempoter, rempoter...
- pour faire croître nos bébés plants, du printemps à l'automne
- et accessoirement pour se retrouver autour de la table et papoter !
