Le paillage
Voici un grand principe de la permaculture que nous sommes prêts à sacraliser: la terre ne doit pas rester nue. Principe simple et de bon sens, qui étrangement a bien du mal à entrer dans la tête des jardiniers traditionnels. Les avantages du paillage sont pourtant multiples, et l'emportent de beaucoup sur ses inconvénients:
- le paillage a d'abord pour fonction de maintenir plus longtemps l'humidité du sol (et là, il n'y a pas photo!)
- cette couverture élimine aussi le phénomène de battance, c'est-à-dire le tassement de la terre en surface, qui peut la rendre dure comme du béton
- elle permet, en gardant l'humidité, de maintenir la vie du sol
- le paillage est aussi un amendement, puisque sa décomposition progressive apporte du carbone, de l'azote, ou d'autres éléments selon la matière déposée
- il ralentit la croissance des adventices (à condition d'être assez épais)
- et le plus souvent, il forme une couche esthétique
Notre paillage est constitué de foin, broyat (plutôt pour les fruitiers), feuilles mortes, déchets de végétaux démontés (par exemple les fèves, très intéressantes), déchets de cuisine (qu’on glisse sous un paillage de foin, et qui se trouvent ainsi directement consommés par la faune du sol)
Ci-contre un paillage très classique en foin, réalisé directement autour des salades qui ont grandi, ou à l'inverse nous paillons d'abord et implantons ensuite les salades dans des creux ménagés dans le foin.



Nous avons un peu de foin sur place, dans la partie du champ restée en prairie.
Mais cela est loin de suffire: il nous faut trouver du foin ailleurs, vider les vieilles granges ou acheter aux paysans.
Il nous faut alors l'acheminer en remorque, le mettre en tas puis sous bâche afin qu'il ne dégrade pas





A l’automne, des feuilles mortes apportées par les services municipaux permettent de couvrir et enrichir le sol pendant l’hiver, de protéger les plantes, ou d’alimenter le compost



En matière de paillage, nous utilisons aussi volontiers nos déchets de culture:
- à gauche, Nicole taille des vieux pieds de petits pois pour préparer les futures planches à courgettes
- à droite, Catherine laisse les coupes de tiges melons, qui ne grandiront plus à la fin de l'été, directement sur le sol


Ici, nous avons greliné directement dans les anciens pieds de concombre, déjà en voie de décomposition. Il suffira d'écarter un peu pour implanter les navets d'automne...
